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William Michaud (1829-1902)

Du 12 juin 2002 au 19 janvier 2003

De l’élevage du ver à soie à la culture du café, le Veveysan William Michaud (1829-1902) a laissé un témoignage exceptionnel sur le quotidien d’un colon suisse au Brésil dans la seconde moitié du 19e siècle.
Dans la nature luxuriante et vierge de la forêt tropicale, il nous invite à partager ses émotions, les ivresses et les désillusions de l’exil.

Peut-on être l’ami de William Michaud et ne pas respecter ses volontés? Voici que l’Association des Amis de William Michaud édite les lettres envoyées à ses sœurs à l’occasion de l’exposition que lui consacre le Musée historique de Vevey. Or, William Michaud ne voulait ni que ses lettres soient publiées ni ses dessins montrés, n’accordant aux unes et aux autres qu’une valeur familiale. Cette réserve quant à ses envois est peut-être le miroir de la pudeur de leur auteur.

Les lettres, toutes réalistes voire anecdotiques qu’elles soient, permettent d’abord aux sœurs de rêver d’un pays d’une extrême munificence, d’un eldorado, loin des frimas et des problèmes économiques de la Suisse d’alors. Mais peu à peu apparaissent dans ses missives les difficultés auxquelles William Michaud est confronté puis, avec retenue, les doutes et les nostalgies du pays natal, sans retour possible. Car, comme d’autres, il pense avoir «raté» sa migration. Il ne peut rentrer au pays tel «Tonton Cristobald» et devrait le faire à la charge de sa famille, ce qu’il ne peut accepter.

L’Association des Amis de William Michaud fait fi du désir de discrétion de cet homme pudique, puisque ses lettres, de nos jours comme hier, dépaysent et émeuvent. Nous nous surprenons à faire preuve, de lettre en lettre, de la même curiosité que Nancy ou Emma pour la vie de ce frère éloigné. Tout comme elles, nous lisons entre les lignes les désillusions, nous cherchons les moyens d’adoucir une vieillesse solitaire… Malgré lui, les dessins et les écrits de William Michaud appartiennent à notre patrimoine. Ils nous permettent de mieux comprendre une part de notre présent, celle de nos concitoyens immigrants pour qui Vevey est aujourd’hui le Superagui.

Cent ans après sa mort, une exposition et un livre rendent possible les retrouvailles de William Michaud avec sa ville natale, signifient la réussite de sa migration, puisque celui-ci nous offre du rêve et un autre éclairage sur nos rencontres quotidiennes.

Le livre
William Michaud (1829-1902)
Lettres, dessins et aquarelles d’un émigrant vaudois au Brésil
Présentation de Marjolaine Guisan et Françoise Lambert
Format: 20 x 25 cm, 236 pages, 141 illustrations couleur et noir/blanc
Prix: CHF 35.– (+ frais de port)
Commande : voir la boutique

Réalisation de l’exposition
Marjolaine Guisan, archiviste de la Ville de Vevey
Françoise Lambert, conservatrice du Musée historique

Graphisme
Jean Siegenthaler, Weekteam Communication

Montage et décor
Lucette Boillat, Atelier du Zèbre

Caravane de mulets passant devant une venda de la province des Mines
Aquarelle sur papier. 31 x 23,5 cm

La «porte» vue du côté des plantations avec homme au serpent
Mine de plomb sur papier. 31 x 23 cm

Massif de bambou
Aquarelle sur papier. 44 x 32 cm

Enfant avec arc sur le chemin de la montagne
Mine de plomb sur papier. 44 x 33 cm