Les six antiphonaires de St-Vincent de Berne

Réalisés à Berne vers 1490, ces précieux ouvrages comptent plus de 3’000 pages de parchemin, copiées et enluminées par plusieurs mains. Le scribe Maître Michel a accompli le travail de copie, décorant ses initiales de motifs végétaux, d’animaux étranges et de profils humains grimaçants. Le calligraphe Conrad Blochinger, qui l’a secondé, est l’auteur de portraits finement dessinés à la plume ainsi que de grandes lettrines ornées dans un style « graphique » à nul autre pareil. La majorité des miniatures, d’une facture exceptionnelle, sont quant à elles attribuées à un artiste anonyme connu sous le nom de Maître du bréviaire de Josse de Silenen en référence à d’autres de ses travaux.

Ces livres manuscrits ont été utilisés par les chanoines de St-Vincent jusqu’à l’instauration de la Réforme à Berne en 1528, puis quatre volumes ont été vendus au clergé d’Estavayer, où ils sont encore conservés, tandis que deux autres arrivaient à Vevey dans des circonstances mystérieuses. Heureusement épargnés par la Réforme, ils font partie des exemples les plus représentatifs de l’enluminure en Suisse au Moyen Age. Aujourd’hui restaurés et numérisés, ces chefs-d’œuvre séparés par les aléas de l’histoire se retrouvent exceptionnellement réunis à Vevey.

Les antiphonaires de St-Vincent de Berne
Le destin mouvementé d’un chef-d’œuvre liturgique

Cet ouvrage, richement illustré, réunit pour la première fois les textes de plusieurs experts. Ainsi, l’ensemble constitué par ces six manuscrits est envisagé sous divers aspects, comme le cadre historique de leur production, le travail des copistes et enlumineurs, la partition musicale ou encore les découvertes faites à l’occasion de leur restauration.